samedi 15 février 2014

Et si c'était vous.... Pour l’avenir d’un enfant

Lorsqu’ils se sont mariés, Sandra et Eric partageaient le même rêve, celui de fonder une famille. Et, de leur amour et de ce désir commun est né Jérémie, un magnifique petit garçon dont la joie de vivre fait le bonheur de ses parents.
Mais, avec la joie est venue la peur et l’angoisse quant à l’avenir de ce petit garçon aujourd’hui âgé de 26 mois.
Comme tous les enfants de son âge, Jérémie grandit, il apprend, il joue, il rit, il pleure et partage tant de choses avec son entourage. Jérémie est généreux et rayonne de bonheur. Mais Jérémie n’est pas tout à fait comme tous les enfants de son âge. Jérémie est atteint de polysyndactilie (malformation congénitale caractérisée par l'accolement de deux ou plusieurs doigts ou orteils entre eux) et, chaque jour, chaque heure, chaque minute, ses parent se demandent ce que sera sa vie avec sa différence.
Ils se demandent pourquoi, pourquoi lui, pourquoi eux ? Cette question les hante et ils se sentent coupables, coupables de ne pas avoir réussi à faire un enfant « parfait », , coupables car ils savent que cette pathologie a des origines génétiques, coupables d’avoir infliger à leur fils cette différence qui va compliquer son avenir affectif, social et professionnel, coupable d’être impuissant et de n’avoir pas pu protéger cet enfant si merveilleux qu’ils aiment tant.
Ils savent au fond d’eux qu’il pourra vivre avec cette différence, se servir de ses mains probablement aussi habilement que n’importe qui, ils savent qu’il sera capable de s’adapter mais ils ont aussi conscience des embûches que cette différence mettra sur son chemin tout au long de sa vie. Ils savent qu’en grandissant il regardera les autres et se demandera pourquoi il est différent, ils savent qu’il ne comprendra pas…. parce qu’on ne peut pas comprendre. Il savent qu’il devra affronter chaque jour le regard des autres, ce regard si lourd, chargé de curiosité, d’incompréhension et, parfois même de peur, de mépris et de rejet de cette différence qui les mettra mal à l’aise. Ils savent que ces regards et cette peur d’être rejeté poussera leur fils à se mettre en retrait de la société, à ne pas s’accepter lui-même, provoquant ainsi sa propre exclusion. Et ils savent que plus tard, lorsqu’il sera adolescent, à cet âge où on est déjà bien souvent en souffrance identitaire, il se posera beaucoup de questions. Ils savent qu’il pensera qu’aucune femme ne voudra jamais qu’il la touche, ils savent qu’il se sentira rejeté toute sa vie et ils savent que ce manque d’estime de soi, cette peur et cette souffrance le mettront en position d’isolement social et compliqueront ses relations sentimentales et que ce sentiment d’infériorité aura des répercussions sur tous les aspects de sa vie. Ils savent que même en ayant une bonne habileté manuelle il ne se sentira pas capable de réaliser certaines choses, mettant lui-même des barrières à ses possibilités de carrière. Et ils savent aussi qu’à un moment ou un autre il ressentira de l’injustice et de la colère et que, ne sachant comment évacuer ses sentiments, il les retournera contre eux.

Alors, c’est pour toutes ces raisons, c’est parce qu’ils savent tout ça et parce qu’ils aiment Jérémie et veulent lui offrir la meilleure qualité de vie possible que Sandra et Eric ont pris cette décision : ils ont choisi d’avoir recours à la chirurgie pour leur fils…. parce qu’ils l’aiment et qu’ils savent que dans notre société, être différent c’est être rejeté et, pire, c’est se rejeter soi-même. Alors même s’ils ont conscience qu’il restera des cicatrices ils ont fait ce choix pour leur enfant, pour réduire au maximum cette différence et augmenter d’autant ses chances d’avoir un bel avenir.

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